L’oralité en coaching : la puissance de l’écoute et de la parole
Dans la pratique du coaching, tout passe par la relation verbale. L’oralité n’est pas qu’un simple échange de mots : c’est une matière vivante, un levier puissant de transformation. Savoir écouter, poser les bonnes questions, reformuler avec justesse ou garder un silence fécond sont autant de compétences-clés qui font du coach un professionnel de la présence active. Dans ce cadre, chaque mot, chaque posture, chaque respiration devient un outil de lecture, de compréhension et d’intervention. Explorons les différents niveaux et techniques de cette oralité en coaching.
Les techniques d’écoute active : fondamentaux de la présence
L’écoute active est bien plus qu’une posture passive : elle est engagée, orientée, attentive. Trois techniques principales la composent :
- Les questions : elles permettent d’ouvrir l’espace de réflexion du coaché. Elles doivent être claires, ouvertes, non intrusives, et viser la responsabilisation plutôt que la direction.
- La reformulation : elle montre au coaché qu’il a été entendu. Elle clarifie, recentre, vérifie, et met en lumière ce qui est dit… ou non dit. Elle est un miroir bienveillant.
- Le silence : loin d’être un vide, le silence est un espace d’intégration, de prise de conscience, de respiration intérieure. Il donne au coaché la liberté de penser, ressentir et formuler.
Ces techniques forment un socle à partir duquel le coach peut construire une écoute profonde et porteuse.
Les apports de l’oralité : plus que des mots
L’échange verbal en coaching n’est jamais neutre. Il produit des apports multiples :
- Un diagnostic : à travers ce qui est dit, comment c’est dit, et ce qui ne l’est pas, le coach repère des indices sur la problématique du coaché.
- Une mise en perspective théorique : certains modèles (transactionnels, systémiques, comportementaux) peuvent éclairer une situation et enrichir la compréhension du coaché.
- Une zone d’intervention : la parole du coaché oriente le travail, en révélant là où se situe le blocage, la demande ou le levier.
- Des options d’action : en verbalisant, le coaché explore des pistes concrètes, fait émerger des choix, prend position.
La parole est ici outil de diagnostic, de clarification et d’action.
Les interventions du coach : ajustement et impact
Trois types d’interventions peuvent être mobilisées :
- La confrontation : elle invite à regarder une réalité, un paradoxe ou une contradiction que le coaché évite. Elle doit être directe mais respectueuse, toujours au service de la conscience.
- La protection : elle vise à créer un espace sécurisé, à rassurer, à contenir l’émotion. Elle permet au coaché de se sentir reconnu et accueilli.
- La permission : le coach autorise, légitime, ouvre des possibles. Il invite le coaché à sortir d’un cadre contraignant ou limitant.
Ces interventions doivent être subtiles, dosées, contextualisées, pour respecter la dynamique du processus.
Les niveaux d’écoute : du factuel au systémique
Le coach module son écoute selon trois niveaux :
- L’écoute fonctionnelle : centrée sur les faits, les informations, le contenu du discours.
- L’écoute humaniste : tournée vers les émotions, les ressentis, l’expérience vécue.
- L’écoute systémique : attentive aux relations, aux interactions, aux contextes élargis.
À cela s’ajoute l’écoute flottante, une posture d’ouverture globale, dans laquelle le coach perçoit intuitivement des signaux faibles, des dissonances, des symboles. C’est une écoute non focalisée, mais pleinement présente.
La question puissante : catalyseur de transformation
Dans l’art du questionnement, certaines questions sont dites « puissantes » : elles ne cherchent ni à obtenir une information, ni à orienter, mais à faire émerger une prise de conscience. Elles sont souvent simples, directes, ouvertes, déstabilisantes dans le bon sens du terme.
Exemples :
- « Et si vous étiez libre, que feriez-vous ? »
- « Que cherchez-vous à éviter en maintenant cette situation ? »
- « Qu’est-ce que cela dit de vous ? »
Ces questions ont un pouvoir d’ouverture, de révélation et de mobilisation. Elles touchent un point sensible, souvent inconscient, et permettent un basculement vers l’action ou la clarté.
Les attitudes de Porter : observer sans juger
Carl Rogers, à travers l’approche centrée sur la personne, a inspiré l’identification des attitudes de Porter. Ces attitudes décrivent la manière dont un accompagnant peut réagir à un propos :
- L’investigation (enquête) : pose des questions pour comprendre.
- L’évaluation : juge ou qualifie l’attitude ou la situation.
- La solution immédiate : propose une réponse, un conseil, une directive.
- L’interprétation : donne un sens à ce que vit l’autre.
- Le soutien : rassure, encourage, réconforte.
- La compréhension : écoute active, reformulation, mise en miroir.
Le coach professionnel s’efforce d’adopter principalement l’attitude de compréhension, tout en sachant utiliser ponctuellement les autres postures avec justesse et conscience.
Les formes de questions : variété et intention
Les questions en coaching peuvent être :
- Ouvertes : elles explorent, élargissent, laissent place à la réflexion.
- Fermées : elles confirment, précisent, vérifient.
- Circulaires : elles introduisent une autre perspective (« Que penserait votre collaborateur ? »).
- Hypothétiques : elles permettent d’imaginer d’autres possibles (« Et si vous étiez dans un autre poste ? »).
- Métaphoriques : elles activent l’imaginaire (« Quelle image symbolise votre situation ? »).
La richesse du questionnement est un outil de guidance sans directivité.
L’analyse transactionnelle : comprendre les échanges
L’analyse transactionnelle offre un cadre précieux pour décoder la communication :
- Les trois états du moi : Parent, Adulte, Enfant. Ils influencent notre manière de réagir et d’interagir.
- Les trois niveaux de communication : verbal, non-verbal et psychologique.
Les transactions peuvent être :
- Parallèles : les messages s’ajustent, la communication est fluide.
- Croisées : un message touche un état du moi inattendu, créant incompréhension ou tension.
- Obliques : des messages indirects, ambigus, qui transmettent autre chose que ce qui est dit.
Le coach apprend à repérer ces dynamiques pour mieux ajuster son intervention.
L’oralité en coaching n’est pas un simple canal d’échange. Elle est outil, matière et posture. Écouter véritablement, poser la question juste, accueillir les silences, décrypter les mots et leurs intentions : autant de compétences fines, exigeantes, profondément humaines. En maîtrisant l’art de l’oralité, le coach devient un accoucheur de sens, un catalyseur de transformation au service de l’autre.
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