Charte de déontologie des Coachs Superviseurs

Préambule

La supervision est un espace de réflexion, de régulation et de croissance destiné aux professionnels de l’accompagnement. Elle participe à la professionnalisation continue du coach.

Le superviseur de coach, par son comportement, incarne un rôle fondamental dans la qualité des pratiques, la prévention des dérives, le développement d’une conscience éthique et la solidité de l’identité professionnelle du coach.

  1. Confidentialité

Le superviseur s’engage à une confidentialité totale sur tous les éléments portés à sa connaissance dans le cadre de la supervision, qu’ils concernent :

  • le coach lui-même,
  • les clients accompagnés par le coach,
  • l’organisation cliente (dans le cas de coaching en entreprise),
  • les éléments partagés dans un groupe de supervision.

Toute exception à cette confidentialité (par exemple dans un cadre institutionnel, pédagogique, ou en cas de risque grave) doit être explicitement annoncée et contractualisée avec toutes les parties concernées.

Le superviseur sensibilise le coach à la protection des données personnelles et à l’anonymisation des cas abordés.

  1. Respect de la personne

Le superviseur accueille le coach dans toute sa singularité. Il suspend son jugement et se retient d’exercer tout jugement, toute influence.

Conscient de l’existence de processus inconscients dans toute relation humaine, il s’efforce de contrôler ses propres projections et les biais de jugement produits par ses propres références sociales, culturelles, morales.

Le respect de la personne se manifeste également de la part du superviseur dans :

  • le respect du rythme d’évolution du coach,
  • l’accueil de ses interrogations et difficultés,
  • la capacité à proposer un cadre bienveillant et rigoureux qui favorise l’exigence constructive.
  1. Engagement professionnel

Le superviseur est lui-même engagé dans une démarche continue de professionnalisation, par :

  • une supervision ou intervision régulière,
  • des formations régulières
  • une veille active sur les évolutions du métier,
  • la participation à des communautés professionnelles.

Un travail « sur soi » est recommandé au superviseur.

  1. Posture réflexive et développement

Le cœur de la supervision est la réflexivité, c’est-à-dire la capacité à prendre du recul sur sa pratique, à interroger ses automatismes, ses projections, ses zones d’ombre, ses angles morts.
Le superviseur accompagne le coach dans :

  • l’analyse de ses situations professionnelles,
  • la compréhension des dynamiques relationnelles en jeu,
  • l’identification de ses enjeux personnels et systémiques,
  • la consolidation de sa posture,
  • l’élargissement de ses ressources d’intervention.

Il favorise l’autonomie, la conscience éthique et la fluidité de l’identité professionnelle.

  1. Neutralité et intégrité

Le superviseur s’engage à :

  • rester neutre face aux sujets abordés, sans parti-pris ou visée idéologique,
  • signaler tout conflit d’intérêts (par exemple, s’il connaît le client du coach),
  • respecter le secret professionnel, même dans un cadre tripartite (coach, entreprise, superviseur),
  • se positionner avec intégrité, c’est-à-dire en cohérence avec son code de déontologie,
  1. Cadre de la supervision

Le superviseur explicite le cadre contractuel de la supervision :

  • les objectifs (développement professionnel, soutien, régulation, etc.),
  • les modalités (individuelle ou collective, fréquence, durée, tarifs, lieux, outils utilisés),
  • les règles de fonctionnement (ponctualité, engagement, droit à la parole…),
  • les modalités de réévaluation du contrat
  1. Ethique du coach supervisé

Le superviseur aide le coach à :

  • identifier les enjeux éthiques de sa pratique,
  • réfléchir aux dilemmes rencontrés (ex. : confidentialité, pouvoir, dépendance, loyautés…),
  • poser un cadre clair avec ses clients,
  • prendre position avec discernement.
  1. Conscience culturelle et diversité

Le superviseur fait preuve de sensibilité et de respect envers la diversité culturelle, les croyances et les pratiques des coachs et de leurs clients. Il adapte son approche pour répondre aux besoins spécifiques liés à cette diversité.

Le superviseur s’engage à des pratiques équitables et respectueuses, évitant toute exploitation ou abus de pouvoir. Il traite tous les coachs avec équité, indépendamment de leur origine, de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leur religion ou de tout autre aspect de leur identité.

  1. Supervision collective

Dans le cadre d’une supervision de groupe, le superviseur veille à :

  • établir un cadre de confiance et de sécurité psychologique pour tous,
  • favoriser l’écoute active, la bienveillance et la parole libre,
  • gérer les dynamiques de groupe (silence, prise de pouvoir, rivalités…),
  • permettre à chacun de se sentir reconnu et respecté dans sa place,
  • soutenir les apprentissages croisés, la richesse de la diversité des expériences.

Il s’assure que les règles éthiques sont comprises et partagées par tous les membres du groupe.

  1. Engagement envers la profession

Le superviseur contribue activement au développement et à la reconnaissance de la profession de supervision. Il partage ses connaissances, participe à des recherches et adhère aux associations professionnelles pour promouvoir l’excellence dans le domaine.

  1. Alarme éthique et signalement

Si le superviseur repère une dérive grave ou persistante dans la pratique d’un coach (manipulation, non-respect du cadre, mise en danger d’un client…),

  • il invite le coach à prendre des mesures pour se réguler ou se former,
  • en dernier recours, il signale la situation à l’ instance compétente (organisme professionnel, référent déontologique, structure employeuse…)