Les 6 règles du code de déontologie d’un coach professionnel
La profession de coach est fondée sur des principes éthiques et déontologiques qui visent à protéger les intérêts des clients, commanditaires et bénéficiaires. L’établissement d’un code de déontologie est crucial pour plusieurs raisons :
- Protection des clients : Il offre aux clients la garantie de bénéficier de services fournis par des professionnels qui se sont engagés à respecter certaines normes.
- Promotion de valeurs : Cela contribue à la diffusion de valeurs fondamentales et de principes qui encadrent un coaching rigoureux et éthique.
- Engagement professionnel : En adhérant à une association de coachs, les professionnels affirment leur volonté de promouvoir des valeurs partagées.
Dans cet article, nous examinerons les six règles essentielles qui constituent le code de déontologie d’un coach professionnel.
1. Le contrat du coach
La première règle d’un coaching éthique repose sur la nécessité d’un contrat clair et défini entre le coach et ses clients. Deux types de clients doivent être distingués : le client commanditaire et le client bénéficiaire.
Client commanditaire
Le client commanditaire est celui qui engage financièrement le coach, souvent une personne morale (entreprise, organisation) ou parfois une personne physique. La relation se formalise par un contrat commercial qui détaille :
- Les objectifs globaux : Ce que l’on espère atteindre à l’issue de l’intervention du coach.
- La durée et le rythme des séances : Cela peut inclure la fréquence des rencontres et la durée totale de l’accompagnement.
- Montant des honoraires : Ce point abordera l’ensemble des coûts, y compris les frais de préparation, de débriefing, ainsi que les éventuels frais de déplacement et d’hébergement.
Client bénéficiaire
Le client bénéficiaire est l’individu qui reçoit le coaching, souvent en lien avec le client commanditaire. La relation avec ce client s’établit sur un contrat moral basé sur des éléments comme :
- Objectifs spécifiques : Le bénéficiaire doit exprimer ses attentes et les résultats qu’il souhaite atteindre.
- Engagement réciproque : Le coach doit accepter uniquement les missions qu’il est en mesure de mener, et où il se sent compétent.
Ce cadre contractuel garantit une compréhension claire des attentes de chaque partie et favorise un environnement de travail collaboratif et respectueux.
2. La compétence du coach
La compétence est un aspect fondamental du coaching professionnel. Elle repose sur plusieurs piliers qui permettent au coach de garantir l’efficacité de son accompagnement.
Formation et connaissances
Un coach professionnel doit avoir acquis des connaissances solides sur divers sujets :
- Théorie : Compréhension des approches, des modèles et des techniques de coaching.
- Méthodologie : Savoir choisir et appliquer des outils adaptés à chaque situation.
Le coach doit être capable de justifier ses choix méthodologiques et d’expliquer le fondement théorique de sa pratique. Cela implique de pouvoir engager un dialogue critique avec d’autres professionnels sur les méthodes employées.
Développement professionnel continu
Le monde du coaching évolue constamment. Pour cette raison, le coach doit s’engager dans un processus de formation continue :
- Suivi de formations : Participation à des ateliers, séminaires ou cours pour apprendre de nouvelles techniques.
- Groupes d’échange : Intégration dans des réseaux de coachs où il peut confronter et discuter des pratiques.
Cela permet non seulement d’élargir ses compétences mais aussi de s’adapter aux nouvelles tendances du coaching.
3. La posture du coach
La posture du coach est essentielle et doit être fondée sur des valeurs humanistes. Elle conditionne la qualité de la relation établie avec le bénéficiaire.
Respect de l’autonomie
Le coach doit respecter le bénéficiaire tel qu’il est, sans chercher à imposer ses propres opinions ou jugements. Cela se traduit par un accueil inconditionnel et une écoute active. Le coach :
- Établit une relation d’égal à égal : Il est important que le bénéficiaire se sente valorisé et en position d’explorer ses propres solutions.
- Facilite plutôt que dirige : Le coach doit encourager le bénéficiaire à trouver par lui-même ses réponses, en respectant son cheminement personnel.
Confidentialité et cadre sécurisant
Le lieu du coaching doit favoriser la libre expression, garantissant un cadre neutre et protégé. La confidentialité des échanges est impérative pour instaurer un climat de confiance :
- Neutralité de l’environnement : Un espace calme, sans distractions, favorise les échanges ouverts.
- Protection des informations : Le coach doit s’assurer que les données partagées par le bénéficiaire restent confidentielles.
4. La supervision et l’évolution de la pratique du coach
Le coach ne doit pas travailler de manière isolée. La supervision est un élément clé qui lui permet d’évaluer et d’améliorer sa pratique.
Supervision professionnelle
La supervision consiste à consulter régulièrement un collègue ou un groupe de pairs pour discuter des cas rencontrés :
- Échange de bonnes pratiques : Cela permet de bénéficier d’un feedback constructif sur sa méthode et ses choix.
- Réflexion collective : Analyser des situations difficiles avec d’autres professionnels aide à franchir des obstacles et à aiguiser son sens critique.
Actualisation des connaissances
Pour rester performant, le coach doit investir du temps pour maintenir à jour ses connaissances. Cela peut passer par :
- Participations à des colloques : Réunions sur les dernières tendances ou découvertes dans le domaine du coaching.
- Groupes d’expertise : Échanges réguliers avec d’autres professionnels afin de partager des outils et méthodes.
Cette démarche de mise à jour continue assure une qualité de service et permet de renforcer l’expertise du coach.
5. La probité et l’intégrité du coach
Les notions de probité et d’intégrité sont fondamentales pour établir une relation de confiance et garantir l’éthique de la pratique.
Éthique professionnelle
Le coach doit reconnaître la diversité des approches dans le domaine du coaching. C’est une responsabilité de :
- Être ouvert à d’autres pratiques : Toujours s’informer et respecter les diverses tendances présentes dans le coaching.
- Remise en question : Être critique vis-à-vis de sa propre pratique et disposé à apprendre des autres.
Limitation des responsabilités
Le coach doit être conscient de ses limites et respecter des règles strictes, notamment :
- Conflits d’intérêts : Éviter de se retrouver dans des situations qui pourraient influencer sa impartialité.
- Relations inappropriées : Aucune dépendance, qu’elle soit affective, économique ou sexuelle, ne doit être instaurée avec le bénéficiaire.
Confidentialité et protection des informations
Le respect de la confidentialité doit être une priorité absolue. Le coach doit s’assurer que toute information recueillie au cours des sessions demeure confidentielle, sauf accord explicite contraire de la part du bénéficiaire. Ce devoir de discrétion est crucial pour maintenir la confiance tout au long de l’accompagnement.
6. L’engagement du coach
L’engagement formel du coach à respecter le code de déontologie est une condition sine qua non de sa pratique.
Acte de responsabilité
En signant la charte, le coach prend un engagement moral et éthique envers ses clients et son métier. Son respect des règles établies est fondamental pour garantir un coaching de qualité.
Résolution des conflits
En cas de non-respect des engagements ou de différends, les parties peuvent se référer à cette charte pour exposer leurs justifications. Une commission de déontologie sera en mesure d’examiner les cas signalés. En cas de conflit, chacun peut faire appel à un médiateur en s’appuyant sur le cadre déontologique.
Le coaching est une science relationnelle qui encourage l’autonomie et le développement personnel. Par sa nature, le coaching cherche à éveiller chez l’individu un potentiel latent, lui permettant de surmonter des obstacles personnels ou professionnels.
Le rôle du coach est alors de fournir un environnement sécurisant, respectueux et éthique, où le bénéficiaire peut explorer ses ressources intérieures. Pour cela, le coach doit être ancré dans une déontologie rigoureuse, garantissant ainsi une pratique professionnelle respectueuse des individus et des engagements pris.
Finalement, un coach engagé et conforme à ces principes de déontologie est un garant de la qualité du coaching, contribuant nourrir une relation de confiance solide avec ses clients. L’efficacité de l’accompagnement résulte alors d’un ensemble de règles déontologiques respectées, offrant une perspective de développement et d’épanouissement tant personnelle que professionnelle.
Thierry BIANCHI,
Président-Fondateur du Cercle National du Coaching
Coach professionnel et superviseur