Formation devenir coachThierry Bianchi

L’identité de soi : clé de la posture et du développement du coach

Connaître et cultiver son identité est un acte fondamental pour toute personne engagée dans une posture d’accompagnement. Pour le coach, cette connaissance de soi dépasse la simple introspection : elle devient un levier essentiel de posture, de justesse relationnelle et de développement professionnel. L’identité de soi n’est jamais figée ; elle se construit, se nuance, se révèle dans l’interaction. Cet article explore les multiples facettes de cette construction, à travers des repères essentiels de la pratique du coaching.

La fenêtre de Johari : explorer les zones de soi

La fenêtre de Johari, outil bien connu du développement personnel, offre une première grille de lecture de l’identité de soi. Elle distingue :

  • Ce que je sais sur moi et que les autres savent aussi : c’est la zone publique, souvent mobilisée dans la relation professionnelle.
  • Ce que je ne sais pas sur moi, mais que les autres perçoivent : c’est la zone aveugle, que seule une relation de qualité ou une supervision peut révéler.

Ce modèle souligne l’importance de l’échange et du retour réflexif dans la construction de soi. L’identité ne se forme pas seul : elle se façonne à travers le regard de l’autre.

Les paradoxes de l’identité

L’identité humaine est traversée de paradoxes structurants :

  • Entre unicité (ce qui nous rend singulier) et diversité (nos rôles multiples).
  • Entre permanence (le noyau stable de soi) et changement (l’adaptation, l’évolution).
  • L’identité n’existe que dans la relation à autrui : elle se construit par interaction.
  • Elle se manifeste à la fois comme contenu (traits, valeurs, histoires) et comme processus (transformation continue).

Le coach, en accompagnant ses clients, doit être conscient de ces tensions identitaires, pour mieux accueillir la complexité de l’autre… et la sienne.

L’identité professionnelle : entre intériorité et reconnaissance

Le coach est porteur d’une identité professionnelle qui se décline en plusieurs dimensions :

  • L’identité interne : ce que je ressens, pense, et construis comme posture intime.
  • Les compétences professionnelles : ce que je sais faire, mes outils, mes savoirs.
  • Le statut ou « carte de visite » : la reconnaissance externe, visible, sociale.
  • La reconnaissance : feedback, validation, valorisation par les pairs, les clients, le marché.

Trouver l’alignement entre ces différentes couches est une clé pour une posture authentique et stable.

Conscience de soi : l’écoute intérieure comme point d’ancrage

La conscience de soi est la capacité à se percevoir dans l’instant, avec lucidité. Elle mobilise plusieurs dimensions :

  • Écouter son corps : tensions, signaux, sensations physiques.
  • Comprendre l’origine de ses émotions : distinguer les déclencheurs internes et externes.
  • Identifier son état émotionnel : poser des mots sur ce que l’on ressent.
  • Connaître ses limites : reconnaître ce qui est acceptable ou non pour soi.

Cette conscience est indispensable pour maintenir une présence ajustée, éviter les réactions impulsives et favoriser une qualité de relation constante.

Position de vie : la posture intérieure dans la relation

La position de vie, concept issu de l’analyse transactionnelle, décrit la manière dont nous nous positionnons face à nous-même et aux autres :

  • Assertivité : je suis OK, l’autre est OK. C’est la position d’équilibre et de coopération.
  • Agression : je suis OK, l’autre ne l’est pas.
  • Soumission : je ne suis pas OK, l’autre l’est.
  • Abandon : ni moi ni l’autre ne sommes OK.

Le coach veille à se maintenir dans une position de vie positive, base de toute relation saine et non jugeante.

Maîtrise de soi : régulation émotionnelle et posture professionnelle

Être coach, c’est savoir gérer ses propres émotions pour rester disponible à celles de l’autre. Cela suppose :

  • De dominer ses émotions sans les refouler.
  • D’adapter ses réactions émotionnelles à la situation.
  • De raisonner sur ses émotions et celles des autres, pour mieux les comprendre.
  • De canaliser l’émotion, notamment dans des contextes complexes ou conflictuels.

Cette maîtrise ne vise pas à neutraliser les affects, mais à les mettre au service de la relation.

L’empathie : clé de la relation juste

L’empathie est la capacité à :

  • Se mettre à la place de l’autre, sans fusion ni confusion.
  • Adopter une attitude congruente, c’est-à-dire cohérente émotionnellement.
  • Admettre la différence de perception, sans la juger ni la corriger.
  • Percevoir l’émotion de l’autre, tout en gardant une distance ajustée.

L’empathie bien dosée permet de créer une relation de confiance, tout en laissant à l’autre sa liberté d’être.

Estime de soi : fondation de l’identité personnelle

L’estime de soi repose sur plusieurs piliers : sentiment de compétence, reconnaissance de sa valeur, amour de soi, sentiment d’appartenance. Elle peut être fragile (manques), ou au contraire surdéveloppée (excès, posture défensive ou arrogante).

Le coach travaille en permanence à maintenir une estime de soi saine, ni dévalorisée ni surévaluée, pour rester dans une posture humble, solide et stable.

De l’identité à la construction du personnage

Nous ne sommes pas que ce que nous sommes. Nous construisons aussi un personnage : une image sociale, un rôle, une figure. Ce personnage peut être utile, protecteur, structurant… mais il peut aussi devenir un masque, un piège, une armure.

Le travail du coach est d’identifier ce qui, dans sa posture, relève du personnage construit, et ce qui émane de son identité profonde.

La supervision : espace réflexif et ressource identitaire

La supervision est un espace d’élaboration indispensable pour le coach. Elle permet de :

  • Prendre du recul sur ses pratiques.
  • Instaurer un tiers dans la relation coach-coaché.
  • Interroger le contre-transfert, c’est-à-dire les résonances personnelles vécues.
  • Théoriser sa pratique, pour continuer à apprendre et à se transformer.

La supervision est un pilier essentiel pour nourrir et affiner l’identité professionnelle du coach.

L’identité de soi, pour un coach, est un terrain d’exploration permanent. Elle s’incarne dans la conscience, l’acceptation, la maîtrise et la mise en relation. En travaillant sur lui-même, le coach devient un outil vivant et conscient, capable d’accompagner les autres avec justesse et profondeur. C’est à travers cette posture identitaire affirmée et en évolution que le coach peut véritablement être au service de la transformation de l’autre.

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✍️ Thierry Bianchi
Coach Professionnel Référent & Superviseur
Cercle National du Coaching

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