Formation devenir coachThierry Bianchi

La construction identitaire du coaché : entre blessures, masques et accomplissement

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Dans tout processus de coaching, la question de l’identité du coaché se pose tôt ou tard. Qui suis-je vraiment ? Quelle image de moi est agissante dans mes choix, mes relations, mes engagements ? Quelle part de moi résiste au changement ? Le coaching ne se limite pas à atteindre des objectifs ou résoudre des problèmes : il permet un travail en profondeur sur l’identité, ses représentations, ses fêlures et ses potentiels. Explorer la construction identitaire du coaché, c’est accompagner une transformation subtile, parfois lente, toujours significative.

La carte n’est pas le territoire

La fameuse phrase de Korzybski, « la carte n’est pas le territoire », nous rappelle que chacun perçoit le monde à travers ses propres filtres : croyances, expériences, émotions, éducation. Le coaché agit non pas sur la réalité telle qu’elle est, mais sur la représentation qu’il en a. Prendre conscience de cette distorsion est la première étape du changement. Le coaching permet alors de revisiter sa carte mentale pour l’ajuster, l’élargir, l’enrichir.

La construction identitaire du coaché : les cinq figures intérieures

La construction identitaire du coaché peut être modélisée à travers un schéma symbolique en cinq figures :

  1. Le Prince : c’est l’être de désir, de créativité, de ressources. Il incarne la vitalité, l’élan vers la réalisation, l’envie d’être en interaction avec le monde de manière harmonieuse.
  2. Le Prince blessé : confronté à la « méchanceté du monde », il vit des drames, des tragédies, des blessures qui affectent son sens, sa confiance, son regard sur lui-même. Il développe alors un besoin de sens profond.
  3. Le Crapaud : c’est l’image négative de soi, intériorisée dès l’enfance, souvent renforcée par les injonctions ou les humiliations. Le coaché peut « se sentir crapaud », se dévaloriser, se croire incapable. Le coaching permet de désidentifier cette croyance limitante, en révélant ses origines et ses mécanismes.
  4. Le Masque : pour pallier la blessure, l’individu construit un masque social. Ce masque cherche la reconnaissance, il peut avoir un effet positif (intégration sociale, adaptation) ou négatif (faux-self, épuisement, déconnexion de soi). Le coach aide le coaché à identifier ses masques, à comprendre leur fonction et leur coût.
  5. Le Héros : il représente une tentative de dépassement. Le héros veut triompher du crapaud, s’accomplir pleinement, mais parfois de manière utopique ou excessive. Le coach accompagne cette dynamique pour en reconnaître la force sans y perdre l’authenticité.

Le renforcement des rigidités identitaires

Avec le temps, ces figures intérieures deviennent parfois rigides. Le Prince blessé espère toujours être réparé, le Crapaud prend le pouvoir, le Masque devient collant, le Héros s’épuise. Ces mécanismes de défense se cristallisent, rendant le changement difficile. Le rôle du coach est alors d’aider le coaché à desserrer ces rigidités, à reconnaître les mécanismes de compensation et à retrouver une souplesse identitaire.

Les écoles du changement : vers une intégration apaisée

Pour transformer son rapport à soi, le coaché peut explorer plusieurs voies, comme autant d’écoles du changement :

  • La confiance, en renouant avec son Prince.
  • Le pardon du Prince blessé, qui permet de guérir sans renier le passé.
  • L’amour du Crapaud, en acceptant ses vulnérabilités comme partie intégrante de soi.
  • Une politique pour le Masque, en choisissant consciemment les rôles que l’on joue.
  • Le renoncement du Héros, qui ne signifie pas abandon, mais humilité et rééquilibrage.
  • La fraternité de la personne autonome, qui choisit la coopération plutôt que la rivalité ou la dépendance.

La réalité et les identités intégrées

Le coaché évolue dans des systèmes multiples. Son identité s’actualise en lien avec son organisation, son équipe, sa fonction, son environnement sectoriel et culturel. Une identité professionnelle saine est intégrée, c’est-à-dire qu’elle articule harmonieusement les différentes dimensions de l’individu : personnel, collectif, fonctionnel, symbolique.

Le coaching permet de conscientiser ces appartenances, de distinguer ce qui relève du rôle, de la personne ou de l’attente externe, et d’ancrer l’identité dans une base cohérente et libre.

Les aires de conscience et les méconnaissances

La construction identitaire est entravée par des zones d’inconscience ou de méconnaissance. Celles-ci peuvent apparaître à plusieurs niveaux :

  • Au niveau du stimulus (je ne vois pas ce qui déclenche mon comportement).
  • Du problème (je minimise ou nie l’obstacle).
  • Des options (je crois qu’il n’y a pas d’alternative).
  • De la mise en œuvre (je doute de ma capacité à agir).

Le coaching permet d’éclairer ces zones, d’élargir la palette des choix et de redonner au coaché un pouvoir d’agir éclairé.

Le triangle dramatique et les jeux psychologiques

Le coaché peut être pris dans des jeux psychologiques qui alimentent une souffrance identitaire. Le triangle dramatique (Persécuteur – Sauveteur – Victime) est un modèle-clé pour en comprendre les dynamiques. Le coach aide à sortir de ces rôles enfermants, pour accéder à des relations plus authentiques et équilibrées.

Le changement en coaching : un processus de deuil

Changer son identité, c’est aussi faire le deuil de ce que l’on croyait être. Le processus suit souvent les étapes classiques du deuil : déni, colère, marchandage, tristesse, puis acceptation et sérénité.

Le coach accompagne ce cheminement émotionnel et symbolique, en tenant un cadre bienveillant et structurant. Le coaché peut ainsi traverser les étapes, sans précipitation, mais avec lucidité et soutien.

La construction de l’identité du coaché est un processus complexe, dynamique et profondément humain. Elle implique de revisiter ses blessures, ses représentations, ses rôles, mais aussi d’assumer ses forces, ses ressources et ses choix. Le coaching, dans ce contexte, devient bien plus qu’un accompagnement professionnel : il est un espace de réconciliation avec soi, une passerelle entre passé et avenir, une invitation à l’alignement. Aider un coaché à se (re)construire, c’est lui offrir la liberté d’être pleinement lui-même, dans toute sa singularité et son potentiel.

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