Vers une profession règlementée

 

Le contexte de la reforme professionnelle et les problematiques présentes et à venir  

Contexte de la réforme

La transformation numérique de l’économie française constitue une nouvelle étape fondamentale dans l’adaptation technologique des systèmes de production de produits et de services. Elle modifie en profondeur les écosystèmes de travail et de vie de chacun d’entre nous quelle que soit notre situation. Elle met l’être humain au cœur de l’action et bouleverse les systèmes relationnels, organisationnels et nos modes de pensée.  De nouveaux emplois apparaissent alors que d’autres deviennent obsolètes et la notion même d’emploi est bouleversée. 300 000 entreprises nouvelles apparaissent chaque année ainsi que des autoentrepreneurs. La dématérialisation et l’intermédiation modifient les rôles des acteurs, déséquilibrant les forces économiques en présence. L’enjeu dans cette étape de mutations est donc de faire converger les énergies, de créer des multitudes de synergies pour impulser les changements de l’économie de la connaissance. L’accompagnement des entreprises, qu’elles soient nouvelles ou non, des TPE, PME, Industries, demandeurs d’emploi, jeunes en apprentissage, personnes en réinsertion etc… des services administratifs, des collectivités territoriales est une impérieuse nécessité.

La situation de la profession de CFI au regard du marche de la formation, du conseil et de l’accompagnement

Les CFI pour leur activité de formateurs sont répertoriés parmi les prestataires de service dans la catégorie Organismes de Formation. Ils représentent 24% du nombre de prestataires pour 3% du chiffre d’affaires total de la formation et forment 7% des stagiaires en France. Les CFI comptent également des praticiens des Centres de Bilan de Compétences.

La Formation

La Formation professionnelle tout au long de la vie : un panorama en évolution pour la formation et pour le formateur
Selon la loi n°2014-288 du 5 mars 2014, « la formation professionnelle vise à permettre à chaque personne indépendamment de son statut d’acquérir et d’actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle, ainsi que de progresser d’au moins un niveau de qualification au cours de sa vie professionnelle. Elle constitue un élément déterminant de sécurisation des parcours professionnels et de la promotion des salariés… »
Des dispositions légales sont actuellement en évolution : formation organisée sous forme de parcours et financée de façon dérogatoire du forfait horaire, par exemple.
Alors que l’enjeu est de massifier les systèmes de formation, la réalité fait apparaître des difficultés pour l’accès au système de formation. Le CPF vise à permettre à chacun l’acquisition du niveau de compétence requis pour son activité professionnelle, or la complexité de « l’accessibilité au catalogue des OF » rebute les candidats au lieu de les encourager dans le parcours délicat de choix possibles pour eux-mêmes.
Le risque est donc que les personnes soient très démunies pour effectuer facilement et en toute connaissance de cause, un choix de parcours de formation, ce qui pose la question de l’accompagnement des personnes tant dans l’entreprise que pour les 5 opérateurs. A cet égard les CFI ont un rôle impartial et de proximité à jouer dès lors qu’ils sont répertoriés, repérés par les futurs apprenants et directement accessibles.
Par ailleurs, la conception de l’acte de formation, qui fait apparaître aujourd’hui la notion de compétences clés (ensemble des connaissances utiles à l’insertion professionnelle et à la vie sociale, civique et culturelle) et de blocs de compétences. De plus, la formation aujourd’hui connait un élargissement en termes de modalités d’acquisition de ces compétences.
Désormais, toute expérience de vie, d’engagement associatif ou d’expérience professionnelle, contient intrinsèquement l’acquisition de compétences qui méritent d’être identifiées et comptabilisées (par la VAE par exemple – Ouvrage collectif « Pratiquer la reconnaissance des acquis de l’expérience » Bernard LIETARD, Anny PIAU, Pierre LANDRY, Préface de Jean-Pierre BOUTINET, Ed. Chronique Sociale)
De plus, des expériences de formation en situation de travail, sont suivies actuellement par le Ministère du Travail.
Enfin, avec la digitalisation, des types nouveaux d’objectifs pédagogiques apparaissent et s’appliquent en fonction des modalités pédagogiques choisies (exercices dématérialisés collaboratifs ou non, alternance de présentiel et de travail en ligne…)
Toutes ces variables introduisent des processus pédagogiques inédits et un type d’accompagnement nouveau à déployer pour le formateur.
Dans ces approches, l’expérience, les échanges de pratique et leur analyse permettent l’acquisition de connaissances pratiques et théoriques d’autant plus intégrées qu’elles se basent sur du vécu, dès lors que le formateur accompagnant a bien adapté son action dans l’aide à l’autonomisation du ou des apprenants.
Face à la transformation de l’acte d’apprentissage lui-même, le rôle du formateur est donc à reconstruire.

Le Conseil

Avec 8,5% de croissance en 2016 pour la quatrième année consécutive le marché du conseil bénéficie des projets de transformation digitale.
Le conseil en stratégie arrive en tête avec 21% des demandes suivi par le conseil en accompagnement du changement avec 19% des demandes. Cette situation qui va progresser rapidement est le prélude de problématiques de compétences qui devraient apparaître dans les prochains mois. En effet l’activité de conseil dans l’accompagnement du changement, aujourd’hui il s’agit de transformations organisationnelles, ne peut être détachée de l’apprentissage organisationnel, des questions de conditions de travail et de management. La question des compétences va se poser à tous les niveaux de fonctionnement des entreprises et ce, depuis le poste de travail lui-même. Pour l’heure on constate l’explosion des branches conseil des cabinets d’audit qui connaissent une croissance de 19% en raison de la concentration du marché de la digitalisation (grands comptes) Mais la question va se poser aux PME aux TPE qui vont chercher des interlocuteurs susceptibles de répondre à leur besoin spécifique. Les CFI sauront saisir l’opportunité d’exercer leur rôle d’accompagnateurs de proximité.

L’Accompagnement     

Par accompagnement on peut entendre le soutien, l’aide personnalisée apportée à toute personne ou à un groupe de personnes en vue de leur permettre de résoudre une problématique, de préparer et de réaliser un projet personnel ou professionnel et de réussir dans leur évolution personnelle ou professionnelle
Le coaching est une forme d’accompagnement soumis à une rigueur éthique traduite notamment dans une charte déontologique. Il existe des typologies de coaching

  • coaching méthodologique ou professionnel
  • coaching managérial
  • coaching d’équipe
  • coaching de vie
  • etc

L’accompagnement renvoie à une logique de responsabilité inaliénable de la personne et le développement de son autonomie.

Inscrit dans le cadre de la formation, l’accompagnement consiste à permettre à des personnes ou des groupes d’atteindre leurs objectifs au bénéfice de la réussite de leur évolution personnelle.  Le marché du coaching semble florissant si l’on se fie à l’engouement pour cette activité selon les écoles de coaching Pourtant, la plupart des coachs doivent développer des activités de formation ou de conseil pour s’en sortir économiquement.

Bilan de Compétences.

Depuis plus de dix ans, les Consultants Indépendants prestataires de bilans de compétences sont confrontés au durcissement progressif des conditions pour figurer sur les listes de prestataires de bilans de compétences. Ce durcissement imposé par les OPCA et les OPACIF est en outre aggravé par une position négative des partenaires sociaux au plan interprofessionnel national selon laquelle le bilan de compétences serait peu adapté aux besoins de l’économie actuelle. Parallèlement, se développe la concurrence avec les acteurs chargés de mettre en place le Conseil en Evolution Professionnelle.
Outre une perte de clientèle, ces prestataires craignent :

  • une « cannibalisation » de la prestation bilan de compétences par les structures chargées de mettre en place le Conseil en Evolution Professionnelle.
  • un appauvrissement de la démarche d’accompagnement par son découpage en modules (bilan modulaire centré sur l’emploi proposé par le COPANEF).

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